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DE PHYSIQUE.

substance qui est en contact avec notre main, et dont la température est plus élevée que celle de cette main, lui cède une portion de son calorique, qui dépend du rapport entre les chaleurs spécifiques ; et à l’occasion de la sensation qui en résulte, nous disons de cette substance qu’elle est chaude ; au contraire, une substance que nous touchons, et dont la température est plus basse que celle de notre main, lui enlève une portion de son calorique ; et à l’occasion de la sensation qu’excite en nous cette privation de calorique, nous disons que cette substance est froide. Ainsi, la température de notre corps est à notre égard la limite du chaud et du froid ; mais, au fond, il n’y a ici qu’une différence du plus au moins entre deux modifications qui nous paroissent opposées, d’après le témoignage de nos sens : aussi, à proportion que la limite varie, c’est-à-dire, que la température de notre corps s’élève et s’abaisse, nous jugeons froide la même substance, qui nous auroit paru chaude dans une autre circonstance, et réciproquement.

Tout le monde sait que nous trouvons les caves froides pendant l’été, et chaudes pendant l’hiver. Le contraste de ces deux sensations provient de ce que la température des souterrains dont il s’agit étant à peu près constante son degré est intermédiaire entre ceux auxquels répond la température de notre corps dans les deux saisons.