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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

125. Des observations, dont nous parlerons plus bas, prouvent que dans le thermomètre à mercure, les dilatations sont proportionnelles aux accroissemens de chaleur que reçoit le liquide, du moins depuis le degré de la congélation jusqu’à celui de l’eau bouillante ; il en résulte que si l’on chauffe un corps de plus en plus, de manière que sa température reste entre les deux limites dont nous venons de parler, les dilatations du mercure, dans un thermomètre pris pour indice de l’élévation de température, seront aussi en rapport avec les augmentations de chaleur acquises par le corps soumis à l’expérience. Si l’on suppose, par exemple, que la température soit d’abord à zéro, lorsqu’ensuite le thermomètre sera monté à dix degrés, l’augmentation de chaleur que le corps aura reçue sera double de celle qui avoit lieu, au moment où le thermomètre ne marquoit que cinq degrés.

126. Concevons maintenant que l’on mêle ensemble un kilogramme ou deux livres d’eau à la température de 34 degrés au-dessus de zéro, avec un kilogramme de mercure à la température de zéro ; l’eau cédera au mercure une partie de sa chaleur, jusqu’à ce qu’il y ait équilibre, c’est-à-dire, jusqu’à ce que la température des différentes parties du mélange soit parvenue à l’uniformité ; or, à ce terme, un thermomètre plongé dans le mélange, indiqueroit une température de 33 degrés. Nous en concluerons que l’eau a perdu la quantité de chaleur nécessaire pour élever sa température d’un degré, et que cette même quantité de chaleur est capable d’élever de 33 degrés la température du mercure ; d’où il suit que la quantité requise pour élever celle-ci d’un