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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

le calorique pour se mettre en équilibre avec lui même ; et il est nécessaire, avant tout, de nous faire une juste idée des conditions qui déterminent cet équilibre.

116. Supposons une matière homogène, telle qu’une masse d’air pénétrée de calorique. Ce fluide se répandra uniformément dans toute la masse ; en sorte qu’à quelque endroit de cette masse que l’on place un thermomètre, il marquera le même degré de chaleur ; et c’est dans cette distribution uniforme du calorique que consistera son équilibre, relativement au cas que nous considérons ici.

Concevons maintenant que l’on place dans la même atmosphère différens corps qui aient entre eux une température égale, mais plus basse que celle de cette atmosphère ; une partie du calorique dont celle-ci étoit pénétrée, l’abandonnera pour s’introduire dans ces différens corps, où elle continuera de s’accumuler, jusqu’à ce qu’il y ait partout uniformité de température dans le système composé de ces corps et de l’atmosphère environnante. Alors le calorique sera encore en équilibre avec lui-même ; mais il ne s’ensuivra pas que les différens corps dont il s’agit aient enlevé des quantités égales de calorique à l’atmosphère dans laquelle ils étoient plongés. La quantité de calorique enlevée par chaque corps, dépendra de la disposition plus ou moins grande de ce corps à admettre et à retenir le calorique dans son intérieur, à raison de son affinité particulière pour ce fluide, de la figure de ses pores et autres circonstances. C’est cette disposition plus ou moins grande d’un corps, pour se prêter