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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

réel. On peut comparer la physique à un tableau qui, pour être heureusement exécuté, doit faire ressortir la nuance expressive qui sépare la certitude de la simple vraisemblance, et où l’on doit reconnoître tour à tour une main ferme et hardie dans les traits fortement prononcés, et une main sage et mesurée, dans ceux qui demandent à être adoucis. Revenons à l’objet dont nous avions commencé à nous occuper.

C’est à la chimie qu’appartient encore le développement des effets qui dépendent de la manière dont le calorique agit dans la composition et dans la décomposition des corps. Nous le considérerons surtout dans son état ordinaire, et sous le point de vue de la physique.

De l’équilibre du Calorique.

114. Pour faciliter l’intelligence des détails relatifs à l’objet qui va nous occuper, il ne sera pas inutile de donner ici, comme par anticipation, une idée du thermomètre. Cet instrument est composé d’un tube terminé en forme de boule, et rempli en partie d’une liqueur dont les dilatations et les contractions font connoître les variations que subit la température des corps en communication avec le thermomètre. Il en résulte que la colonne de liquide qui occupe le tube s’allonge et se raccourcit à mesure que la chaleur augmente et diminue, ou, si l’on veut, à mesure que la température s’élève et s’abaisse. Les mouvemens de la colonne se mesurent à l’aide d’une graduation dans la quelle on distingue deux limites, dont l’une répond