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DE PHYSIQUE.

quantité de corps réguliers dont une seule substance pourroit peupler le monde souterrain ; mais la force qui produit les soustractions paroît avoir une action très limitée, et jusques ici nous n’avons point trouvé de lois dont la mesure excédât six rangées. Telle est cependant la fécondité qui s’allie avec cette simplicité, qu’en se bornant aux décroissemens ordinaires par une, deux, trois et quatre rangées sur les bords et sur les angles d’un rhomboïde, on démontre que cette espèce de noyau est susceptible de produire huit millions trois cent quatre-vingt-huit mille six cent quatre variétés de formes différentes, tandis que le nombre de celles qui ont été observées jusqu’à présent, ne s’étend guère au delà de soixante, relativement à la chaux carbonatée, qui est comme le Protée des minéraux.

108. Nous n’entrerons ici dans aucuns détails sur la structure des formes secondaires, dont la molécule est un tétraèdre ou un prisme triangulaire ; mais nous ne croyons pouvoir mieux terminer cet article, que par l’exposé d’un résultat qui sert à lier cette structure avec celle des formes originaires du parallélipipède. La liaison dont il s’agit consiste en ce que les molécules tétraèdres, ou prismatiques triangulaires, sont toujours tellement assorties dans l’intérieur de la forme primitive et des cristaux secondaires, qu’en les prenant par petits groupes de deux, quatre ou six, elles composent des parallélipipèdes ; en sorte que les rangées soustraites par l’effet des décroissemens, ne sont autre chose que des sommes de ces parallélipipèdes.