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DE PHYSIQUE.

cristaux, celui-ci soit limpide et sans couleur, que celui-là renferme un principe colorant, qu’un troisième donne, par l’analyse, une certaine quantité soit de fer, soit d’une matière quelconque dont les autres cristaux n’offrent pas la moindre trace ; qu’il y ait même un des principes communs à tous les individus, qui se trouve en excès dans quelques-uns, toutes ces variations, quelle qu’en soit la cause, n’effleureront pas même la forme géométrique de la molécule intégrante : c’est comme un point fixe autour duquel tout le reste semble osciller. Si donc il y a ici un problème à résoudre, ce n’est pas celui qui consiste à expliquer comment la constance des molécules peut s’accorder avec les changemens qui interviennent dans la composition, mais celui dont le but seroit de concilier ces changemens eux-mêmes avec l’immutabilité que l’on ne peut se dispenser d’accorder à la forme des molécules.

96. Les divisions que nous avons considérées dans le moyau, s’étendent également à toute la matière enveloppante ; d’où il suit que le cristal entier n’est autre chose qu’un assemblage de molécules intégrantes, semblables à celles dont le noyau lui-même est formé. Nous supposons que ces molécules sont les mêmes qui étoient suspendues dans le liquide où s’est opérée la cristallisation, quoique nous n’en soyons pas physiquement certains, puisque celles-ci échappent à nos yeux par leur extrême ténuité ; mais dans l’étude de la nature, nous ne pouvons faire plus sagement que d’adopter ce principe, que les choses sont censées telles en elles-mêmes qu’elles s’offrent à nos observations. Les derniers résultats sensibles de la division