qu’il s’agisse de déterminer en général les trois solides géométriques les plus simples. Comme il faut au moins quatre plans pour circonscrire un espace, il est évident que les solides demandés seront successivement terminés par quatre, cinq et six plans ; et en prenant, dans chaque espèce de solide, le plus simple, on aura d’abord la pyramide triangulaire ou le tétraèdre, ensuite le prisme triangulaire, et enfin le parallélipipède. Or, telles sont les trois figures élémentaires qui donnent naissance à cette grande diversité de cristaux que la nature offre à notre observation. On reconnoît ici ce que nous pourrions appeler sa devise familière, économie et simplicité dans les moyens, richesse et variété inépuisables dans les effets.
Les trois formes dont il s’agit sont diversifiées dans les différens minéraux par des mesures d’angles, et par des dimensions respectives particulières que la théorie détermine ; et c’est en grande partie sur ces différences qu’est fondée la distinction des espèces minérales.
95. Mais une considération sur laquelle nous ne saurions trop appuyer, c’est que dans toute la série des cristaux que la théorie ramène à une même forme primitive, à l’aide des lois dont nous parlerons bientôt, la forme de la molécule est invariable, relativement à la mesure de ses angles et à ses dimensions respectives ; et cette constance, qui est démontrée par des faits sur lesquels il suffit d’ouvrir les yeux, et par des calculs étroitement liés avec ces faits, subsiste au milieu de toutes les diversités qui modifient la composition d’une substance. Que dans une même série de