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DE PHYSIQUE.

lier des molécules de certains corps, sous des formes géométriques. C’est à la chimie qu’appartient le développement des circonstances qui déterminent ce phénomène, où les molécules, séparées d’abord les unes des autres par l’interposition d’un liquide, se rapprochent ensuite, et se réunissent en vertu de leurs attractions mutuelles, à mesure que les molécules du liquide les abandonnent en s’évaporant, ou par une cause quelconque. On a donné à cette opération le nom de cristallisation, et celui de cristaux aux corps réguliers qui en sont les produits.

La formation des sels, qui a lieu tous les jours sous nos yeux, par l’intermède des dissolvans qu’emploie le chimiste, n’est autre chose qu’une imitation de ce qui se passe dans l’immense laboratoire de la nature, et de la manière dont s’est opérée la production de tous ces cristaux de différentes espèces qui tapissent certaines cavités du globe, ou se trouvent engagés dans certaines terres.

81. Ici se présente une différence très-marquée entre les minéraux et les êtres organiques ; Le végétal, par exemple, tire son origine d’un germe que la nutrition développe, en lui conservant sa forme, et l’empreinte de cette forme se transmet ensuite, par la voie de la reproduction, aux individus dont la succession propage l’espèce. Tous ont leurs fleurs composées de parties égales en nombre, et semblables par leur figure et par leur arrangement ; les mêmes rapports existent dans les positions respectives des feuilles, dans leurs contours arrondis ou anguleux, unis ou dentelés. Les diversités ne tiennent qu’à des nuances légères et fugi-