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DE PHYSIQUE.

un nombre suffisant de hauteurs et de diamètres, à différens endroits des bases et de la convexité, pour ramener la solidité du cylindre, qui étoit l’objet de l’opération, à celle d’un cylindre parfaitement régulier et d’un égal volume.

Cette opération terminée, on a pesé le cylindre dans l’air, en employant un procédé aussi simple qu’ingénieux, qui fait disparoître l’inconvénient occasionné par l’inégalité presque inévitable entre les bras des balances même les mieux exécutées. On place dans un des bassins le corps que l’on veut peser ; et l’on charge l’autre bassin avec des poids quelconques, jusqu’à ce que le fléau soit horizontal. On retire ensuite le corps du premier bassin, et on le remplace par des poids connus, jusqu’à ce que le fléau ait repris la position horizontale. Il est évident que le poids de ce corps est représenté exactement par la somme des poids qu’on lui a substitués, quoiqu’il puisse bien arriver que cette somme diffère de celle des poids qui sont de l’autre côté, par une suite de la construction vicieuse de la balance.

La pesée du cylindre dans l’air, faite au moyen de ce procédé, a eu de plus l’avantage de donner précisément le même résultat que si elle avoit eu lieu dans le vide. D’abord les poids substitués au cylindre étant de la même matière que ce corps, leur volume égaloit celui de la partie solide du cylindre ; et sous ce rapport, la perte dans l’air étoit aussi égale de part et d’autre. Mais de plus, on avoit pratiqué à l’une des bases du cylindre une petite ouverture qui établissoit une communication entre l’air intérieur et celui de