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GR-GV

Gruſſ’lé grêler, v. imperſonnel, ſe dit quand il tombe de la grêle ſouvent en ce pays-là.

Gréſiller, v. imperſonnel. Qui n’a d’uſage qu’en parlant du gréſil qui tombe, il gréſille.

Geulaie ou gheulaie goulée, ſ. f. Groſſe bouchée, il eſt bas & il ne ſe dit guere qu’en parlant d’un homme mange avidement de gros morceau, il n’en a fait qu’une goulée.

On dit fig. & prov., brebis qui bêle perd une goulée ; & cela ſe dit principalement de ceux qui étant à table, oublient de manger à force de parler.

Gueulée, ſ. f. Groſſe bouchée, ce qui tient dans la bouche d’un homme, d’un animal, &c.

Guette ou ghette guêtre ſ. f. Sorte de chauſſure qui ſert à couvrir la jambe & le deſſus du ſoulier.

Gurné grener, v. n. Rendre beaucoup de grains, les bleds ont bien grené cette année.

Grené par. Epis bien grenés c’eſt-à-dire, bien fournis de grains.

Gurné grenu, grenue, adj. Qui a beaucoup de grains.

G’veie cheville, ſ. f. Morceau de bois ou de fer qui va en diminuant & que l’on fait entrer dans un trou, ou pour le boucher, ou pour faire des aſſemblages, ou pour d’autres uſages, cela ne tient qu’à une cheville, prendre à une cheville.

On appelle cheville ouvriere, une groſſe cheville de fer qui joint le train de devant d’un carroſſe avec la fleche.

On appelle la cheville du pied, la partie de l’os de la jambe qui s’éleve en boſſe aux deux côtés du pied.

G’venne meunier, ſ. m. C’eſt un poiſſon de riviere qui a une groſſe tête, les écailles luiſantes, la chair blanche & molle, & qui eſt tout blanc ; mais moins deſſus le dis de ſous le ventre, il y en a de pluſieurs eſpeces, ils ont tous dans la tête un os entouré de pointes comme une chataigne.

G’vet cheveu, ſ. m. Poil de la tête, il ne ſe dit qu’en parlant de l’homme, cela eſt délié comme un cheveu, cheveux ondés, annelés, une bourſe de cheveux.

On dit prov. & fig., fendre un cheveu en quatre, pour dire ſubtiliſer trop, & on dit fig. qu’une choſe fait dreſſer les cheveux à la tête, pour dire, qu’elle fait horreur.

On dit auſſi fig. & fam. tirer par les cheveux une comparaiſon, un raiſonnement, une interprétation, pour dire, en faire une application forcée & peu naturelle, il y a de belles penſées dans cet auteur, mais il y en a beaucoup qui ſont tirées par les cheveux.

On dit fig. & prov. prendre l’occaſion aux cheveux, pour dire, profiter de l’occaſion.

Gviï cheviller, v. a. Joindre, aſſembler avec des chevilles, cheviller une armoire, une porte.

On dit prov. & fig. d’un homme qui réſiſte à de grandes maladies, à des bleſſures dangereuſes, qu’il a l’ame chevillée dans le corps.

On appelle en poéſie des vers chevillés, des vers chargés de mots inutiles.

Gvolet chevalet, ſ. m. Les artiſans nomment chevalent tout ce qui ſoutient leur beſogne & la tient en l’air.