Page:R.-H.-J. Cambresier - Dictionnaire walon-françois, 1787.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
ET-EW

me, d’une Antienne, entonner le Magnificat.

On dit, fam. d’un homme qui boit beaucoup, qu’il entonne bien.

Etoûré entourer, ceindre, enceindre, v. a. Environner, le prince étoit entouré de ſes gardes, ceindre, enceindre, entourer une ville, un pré de murailles, de haies, &c.

Euraie repas, ſ. m. Réfection, nourriture que l’on prend à certaines heures réglées. Il ſe dit principalement du dîner & du ſoupé.

On dit, faire ſes quatre repas, pour dire, déjeûner, dîner, goûter, & ſouper.

Evairî emblaver, v. a. Semer une terre de blé, emblaver une terre.

Ewal à l’uni, adv. De niveau, il y avoit du haut & du bas dans ce jardin, on a mis tout à l’uni.

Ewalé égaler, dreſſer, v. a. aplanir, rendre uni. Cette allée eſt raboteuſe, il faut l’égaler, la dreſſer.

Ewalpé envelopper, v. a. Mettre autour de quelque choſe une étoffe, un linge, &c. qui enferme, qui environne de tous côtés. Envelopper des habits.

Emmitoufler, v. a. Envelopper quelqu’un de fourrures & autres choſes pour le tenir chaudement & à ſon aiſe, principalement par la tête & par le cou, il faut bien emmitoufler ce vieillard par le froid qu’il fait, il eſt du ſtyle fam.

Embéguiner, v. a. Envelopper la tête de linge ou d’autre choſe en forme de béguin, qui vous a embéguiné ſi plaiſamment ?

Empailler, v. a. Envelopper de paille, il faut bien empailler ces boîtes, ces porcelaines.

Ewalpé (s’) s’emmitoufler, s’empaqueter, v. réc. S’envelopper, il s’empaqueta dans ſon manteau, cette femme étoit empaquetée, emmitouflée dans ſes coiffes.

On dit, prov. Jamais chat emmitouflé ne prit ſouris, pour dire, que pour faire certaines choſes qui demandent quelque liberté d’action, il ne faut être embarraſſé de rien qui empêche d’gir.

Ewaré épouvanter, effrayer, étourdir, étonner, v. a. Cauſer de l’épouvante, de la frayeur, de l’étonnement. Vous m’avez effrayé, étourdi par cette nouvelle, il penſoit m’épouvanter, mais je ne m’étonne pas pour le bruit.

Surprendre, émerveiller, v. a. étonner, donner de l’admiration, cela a émerveillé tout le monde, il n’a guère d’uſage qu’au paſſif & au réciproque, tout le monde en a été émerveillé, qui ne s’en émerveilleroit ?

Effaroucher voy. esbaré.

Ewaré alarmé, effrayé, épouvanter, adj. Ces mots déſignent en général l’état actuel d’une perſonne qui craint & qui témoigne ſa crainte par des ſignes extérieurs, épouvanté eſt plus fort qu’éffrayé, & celui-ci qu’alarmé.

On eſt alarmé d’un danger qu’on craint ; effrayé d’un danger paſſé qu’on a couru ſans s’en appercevoir ; épouvanté d’un danger préſent.

Effaré, ſtupéfait, part. Qui eſt tout troublé, tout hors de ſoi, il eſt venu tout effaré nous dire que …

Ewareurre alarme, terreur, frayeur, crainte, peur, appréhenſion épouvante, ſ. f. Effroi, ſ. m. Termes qui déſignent tous les mouvements de l’ame, occaſionés, par l’apparence ou par la vue du danger.

L’alarme naît de l’approche inattendue d’un danger apparent ou réel, qu’on croyoit d’abord éloigné.

La terreur naît de la préſence d’un événement ou d’un phénomene que nous regardons comme le pronoſtic & l’avant-coureur