destinées : il mourut de joie d’avoir revu son maître vingt ans après son départ.
LES CHIENS DU MONT SAINT-BERNARD
Entre le Valais et le val d’Aoste, entre la Suisse et l’Italie, s’élève un sommet terrible, à 7 750 pieds au-dessus du niveau de la Méditerranée. Éternelle patrie des glaces et des neiges, si quelquefois la cime sauvage se dépouille de sa blanche enveloppe, ce n’est point pour se couvrir de verdure et pour s’émailler de fleurs, c’est pour laisser voir des masses de rochers arides et nus. La végétation, si vigoureuse au pied du mont, sur le versant italien, s’épuise et meurt bien longtemps avant d’atteindre la crête. Là, croissent seulement, sous les rares abris qu’offrent des saillies de rochers, quelques touffes de gazon que dominent à peine quelques plantes herbacées. Au milieu même de l’été, d’épouvantables ouragans, balayant la neige qui couvre le sol, et les mêlant à celles que versent les nuages, bouleversent et