parvient, grâce à l’obscurité, à sortir de Paris par une barrière mal gardée. Le voilà errant dans la campagne par une pluie abondante, sans savoir où trouver un gîte. Il frappe inutilement à plusieurs portes ; enfin, il aperçoit une lumière dans une vieille masure ; il appelle et demande l’hospitalité.
« Ah ! bien oui, dit un homme qui se présente à la fenêtre ; à l’heure qu’il est ! cherchez vos dupes ailleurs. »
Beaumarchais insiste, prie, promet de payer son hôte.
« Passez votre chemin…, » lui dit-on.
Il allait se retirer, lorsqu’il entend une jeune voix s’écrier :
« Ah ! mon père, ouvrez vite ; c’est le bon Monsieur qui a donné du foin à notre âne. »
Aussitôt la porte s’ouvre ; il est reçu, choyé, confie ses inquiétudes à ces cœurs reconnaissants, et s’en sert avec succès pour trouver le lendemain un asile plus commode et plus sûr. Il ne quitta pas ses hôtes sans aller à l’écurie visiter le pauvre baudet qui lui avait valu cet accueil amical.