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PARTICULARITÉS HISTORIQUES

au dernier supplice par Marc-Antoine, un des triumvirs. Dans le même temps Cornélius Dolabella, partant pour la Syrie, et ayant entendu parler de ce cheval, passa par Argos ; sa vue lui inspira le plus vif désir de l’avoir et il l’acheta moyennant cent mille sesterces (19 395 fr). Assiégé dans une ville de Syrie, Dolabella périt victime de la guerre civile, et Cassius son ennemi, s’empara du cheval. Or, Cassius ayant été défait plus tard dans les plaines de Philippes, et voyant son armée en déroute, se fit donner la mort par un de ses affranchis. Le vainqueur de Cassius, Antoine, se fit amener le superbe coursier, et quelque temps après, Antoine, vaincu à son tour et abandonné, s’arracha la vie.

Cette liste de morts tragiques avait donné naissance à un proverbe, qu’on appliquait aux malheureux :

« Cet homme, disait-on communément, a le cheval Seïen. »

César montait un cheval remarquable dont les pieds étaient presque de forme humaine, son sabot étant fendu de manière à présenter l’apparence des doigts. Il avait élevé avec un grand soin ce cheval né dans sa maison ; car les aruspices avaient promis l’empire de la terre à son maître. César fut le premier qui le dompta. Jusque-là,