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LES CHEVAUX DE NAPOLÉON

modique, l’amena en Europe, et le céda au premier consul ; celui-ci l’étrenna sur le champ de bataille de Marengo. Dès lors Ali devint le cheval favori de Napoléon. L’Empereur le montait de préférence dans ses campagnes et notamment à la bataille de Wagram. On ignore sur quelle obscure litiére l’illustre animal, couvert de lauriers, a terminé son destin. »

Voici une petite anecdote qu’on lit dans les mémoires de Constant :

« Vers la fin de septembre, l’Empereur fit un voyage à Raab ; il allait monter à cheval pour retourner à Schœnbrunn, quand il aperçut l’évêque de Raab à quelques pas de lui.

« N’est-ce pas l’évêque ? dit-il à M. Jardin, qui tenait la tête du cheval.

» — Non, sire, c’est Soliman.

» — Je te demande si ce n’est pas l’évêque, répéta Sa Majesté en montrant le prélat. »

» M. Jardin, tout à son affaire, et ne pensant qu’au cheval de l’Empereur, qui portait le nom de l’Évêque, répondit :

« Sire, je vous assure que vous l’avez monté lavant-dernier relais. »

» L’Empereur s’aperçut de la méprise, et rit aux éclats. »

Lorsque le cheik du Caire, Al-Bekry, fit