coup ; aussi, après cette dernière campagne, voulut-il que son favori finit sa vie dans le luxe du repos. Le mont Saint-Bernard et Marengo, c’était, en effet, déjà une carrière assez bien remplie !…
Durant la campagne d’Égypte, Bonaparte dut de n’être point noyé à l’intrépidité de son cheval, ainsi qu’au dévouement d’un guide de l’escorte. Comme il revenait à Suez, il atteignit le bord de la mer Rouge à l’heure où la marée arrivait. La nuit était obscure, on proposa de camper sur la plage jusqu’au jour ; Bonaparte ne voulut rien entendre, et ordonna au guide de marcher devant. Celui-ci se trompa de descente, et le trajet fut allongé d’un quart d’heure à peu près. On était à peine à moitié chemin, que les premières vagues du flux vinrent mouiller les jambes des chevaux ; chacun s’enfuit, Bonaparte seul continua tranquillement de suivre l’Arabe, qui marchait devant lui. Cependant l’eau montait ; son cheval se mit alors à lutter contre les vagues avec une admirable intrépidité ; mais ses forces faiblissaient. Il fit un dernier effort, et parvint à quelque distance du rivage ; mais le pauvre animal était épuisé. Alors un guide de l’escorte, d’une force herculéenne, sauta dans la mer, prit le général sur ses épaules, et s’attachant à la queue