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ANIMAUX HISTORIQUES

milieu de la course la plus rapide, il pût arrêter son coursier tout court.

Cela n’empêchait pas que Napoléon ne tînt beaucoup à ce que ses chevaux fussent très beaux, et dans les derniers temps de son règne, il ne montait que des chevaux arabes. Il en eut un de cette race, pendant quelques années, doué d’un rare instinct, et qui lui plaisait beaucoup. Tout le temps qu’il attendait son cavalier, il eût été difficile de lui découvrir quelque grâce ; mais dès qu’il entendait le tambour battre aux champs, ce qui annonçait la présence de l’Empereur, il se redressait avec fierté, agitant sa tête en tous sens, battait du pied la terre, et jusqu’au moment où Napoléon en descendait, son cheval était le plus beau qu’on pût voir.

Chacun des chevaux qui garnissaient les écuries de l’Empereur avait un nom, en souvenir de telle ou telle victoire gagnée, à laquelle il avait assisté, ou en raison de telle ou telle circonstance ; mais nous connaissons peu d’anecdotes les concernant qui méritent d’être rapportées. L’un s’appelait Marengo, l’autre Wagram, un autre l’Évêque ; Soliman, etc.

Celui que Napoléon montait lorsqu’il franchit le mont Saint-Bernard, ainsi qu’à la bataille de Marengo, s’appelait la Styrie. Il l’aimait beau-