des coquillages, et d’en remplir leurs casques et leurs seins. C’étaient, disait-il, les dépouilles de Océan, dont on devait orner le Capitole et le palais des Césars. Comme monument de sa victoire, il avait élevé une tour très haute, garnie de fanaux, servant à diriger les vaisseaux pendant la nuit. De plus, il avait recu dans son camp Adminius, fils de Cinobellinus, roi des Bretons, qui, chassé par son père, s’était réfugié auprès de lui, et, pour se le rendre favorable, lui avait fait présent d’un coursier magnifique. Alors, comme s’il avait subjugué toute l’île, il avait écrit à Rome des lettres pleines de termes fastueux, avec ordre de ne les remettre aux consuls que dans le temple de Mars, et le triomphe lui avait été décerné par le sénat assemblé.
Caligula voulait que ce triomphe fût le plus magnifique qu’on eût encore vu. En conséquence, et pour en augmenter la pompe, il choisit, outre les prisonniers et les transfuges que lui avaient envoyés ses lieutenants, les plus beaux hommes parmi les Gaulois et même quelques-uns de leurs princes ; il les força à peindre et laisser croître leurs cheveux, à apprendre la langue des Bretons, et à se donner des noms barbares. Ces hommes devaient jouer le rôle de captifs.
Or, le jour de ce triomphe, qui était en même