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Montagnais établis au nord du Saint-Laurent ; les Wyandots ou « Hurons » (ce sobriquet leur fut donné par nos Français) occupant les terres au nord des lacs Érié et Ontario ; enfin les Iroquois, qui se partageaient eux-mêmes en cinq nations et qui tenaient tout l’espace au sud du Saint-Laurent et du lac Ontario.

Depuis longtemps ces tribus étaient en guerre les unes contre les autres. Au printemps de l’an 1609, les Montagnais, les Algonquins et les Hurons, ayant constitué une sorte de ligue pour se venger des Iroquois qui leur avaient infligé des déprédations et des injures nombreuses, vinrent solliciter l’alliance des Français, nouvellement installés à Québec. Champlain accepta, — peut-être un peu hâtivement et sans s’être renseigné suffisamment sur les forces des Iroquois, — de prêter main-forte à ces sauvages voisins, et il engagea du coup la colonie naissante dans une longue suite de guerres où il se trouva que les Iroquois, — soutenus plus ou moins ouvertement par les Hollandais, puis par les Anglais, — avaient plus de vigueur, plus de férocité que nos alliés, si bien qu’il fallut plus d’une fois composer avec eux, sans être jamais sûrs de leur parole, et qu’ils constituèrent un danger permanent pour la sécurité et la paix de nos établissements.

Sans doute, la première expédition obtint le succès qu’avait espéré Champlain. Après avoir remonté la rivière des Iroquois (nommée depuis : rivière Richelieu), Champlain rencontra le principal parti de ses adversaires sur les bords du lac qui porte maintenant le nom de lac Champlain (29 juillet 1609). De part et d’autre on se prépara au combat. Les sauvages, raconte un historien, passèrent la nuit à danser, à chanter, à se