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raisonné et annoté d’ouvrages sur l’histoire de l’Amérique en général et du Canada en particulier ; Garneau, dont l’Histoire, avec des inégalités et des incorrections de style, renferme des beautés de premier ordre et qui gardera le titre que la reconnaissance de ses concitoyens lui a décerné « d’historien national » du Canada ; Maximilien Bibaud, souvent touffu et broussailleux comme son père, mais vif, original et d’une érudition aussi riche que variée ; J.-G. Barthe, auteur d’un livre curieux : Le Canada reconquis par la France, qui a mis en lumière, avec beaucoup de patriotisme, la nécessité de rétablir des relations suivies entre le Canada et son ancienne métropole ; l’abbé Ferland, méthodique et correct, mais sec, froid et souvent partial ; l’évêque, aujourd’hui archevêque, Taché, de qui nous avons des travaux intéressants sur le nord-ouest canadien ; l’abbé Casgrain, auteur de plusieurs biographies ou monographies dont le défaut ordinaire est une emphase qui outre et grossit démesurément les proportions de ses héros ; L.-P. Turcotte, dont l’ouvrage : Le Canada sous l’Union, fournit beaucoup de détails précieux sur la période de l’histoire du Canada qui va de 1840 à 1866 : J.-M. Lemoine ; l’abbé Laverdière, à qui l’on doit une réédition des œuvres de Champlain ; M. Doutre : M. Paul de Cazes ; enfin, M. Benjamin Sulte, qui publie en ce moment même une Histoire des Canadiens français, très riche en documents de toute nature et rédigée dans un esprit de sage libéralisme et d’intelligent éclectisme[1].

Dans la science, ou plutôt dans certains domaines de la science, quelques Canadiens se sont fait une réputation méritée : l’abbé Provancher par ses études sur la botanique et la flore canadienne ; le docteur J.-A. Crevier par ses travaux de météorologie ou d’histoire naturelle. Citons encore : Fran-

  1. Montréal. Wilson et Cie. L’ouvrage est orné de lithographies. Il formera, complet, une quarantaine de livraisons à 60 centins (3 fr.). Les trente premières sont en vente. La presse cléricale du Canada a vivement attaqué M. Benjamin Sulte à l’occasion de quelques-uns de ses jugements ; mais notre confrère a eu facilement raison de ces attaques de ses détracteurs.