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APPENDICE


LA LANGUE ET LA LITTÉRATURE FRANÇAISES AU CANADA[1]


Quel est aujourd’hui, après cent ans et plus de domination ou d’immixtion anglaise, l’état de la langue française au Canada ? Et quel jugement faut-il porter sur la façon dont la langue de Corneille, de Molière, de La Fontaine, de Voltaire et de Victor Hugo est parlée, dans cette France transocéanique, par les diverses classes de la société canadienne ? C’est ici le cas de dire :

Grammatici certant…

Il y a le banc des optimistes et celui des pessimistes. Les premiers ratifieraient encore aujourd’hui le jugement qu’ont porté d’Olivet, Chrétien Leclereq, Charlevoix et d’autres au siècle dernier : « Nulle part ailleurs, disait le P. Charlevoix, on ne parle plus purement notre langue : on ne remarque même ici aucun accent. » — « On peut, disait de son côté

  1. Cette étude a déjà paru dans la Bibliothèque universelle et Revue Suisse (Livraison d’août 1883). Mais nous avons pensé qu’elle offrirait quelque intérêt pour les lecteurs de notre Histoire du Canada et nous la reproduisons ici.