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l’orme, le merisier, le frêne, trois variétés de pins[1], le sapin, les épinettes rouges, jaunes et noires, le châtaignier, le cèdre, le peuplier, le tremble, le bouleau. Tous ces arbres atteignent des dimensions considérables, qui vont de 25 à 35 mètres de hauteur, avec plus d’un mètre de circonférence. Il y a des pins de 50 mètres de hauteur et de 2 mètres de diamètre, qui font des premiers mâts d’un seul morceau pour les navires de 2, 000 tonneaux. La plupart de nos arbustes d’Europe, notamment les cormiers, les saules, les aunes, les coudriers, se retrouvent au Canada. Les bois produisent également les groseilles, les framboises, les myrtils (appelés là-bas bleuets, à cause de leur couleur), les mûres sauvages, les fraises et une foule d’autres plantes ou baies, parmi lesquelles le gin-seng qui a tant de renom en Chine et qui croît dans tout le Canada depuis Gaspé jusqu’à Détroit. La vigne même y vient à l’état sauvage, mais les essais de culture qu’on en a tentés, — dans l’île de Montréal notamment, — n’ont pas, jusqu’à présent, donné de résultats bien satisfaisants[2].

La plupart de nos arbres fruitiers d’Europe ont été transportés au Canada, mais n’y réussissent pas également bien. Les abricotiers et les pêchers ne fructifient

  1. Le pin balsamique, toujours vert, fournit un beau vernis, connu sous le nom de « baume du Canada ».
  2. Citons encore, parmi les essences indigènes, le sumac, dont la feuille partage avec le tabac l’honneur de bourrer le calumet de paix de l’Indien, le genevrier, le sassafras, le sureau, etc. On y trouve aussi une grande quantité de cactus, des conifères, des orchidées et des lauriers. Le myrica cerifera, de la famille des amentacées, porte des fruits enduits d’une cire dont on fait de la bougie. (Univers pittoresque.)