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nadien[1] « si les hivers sont rigoureux au Canada et si la neige y couvre le sol pendant près de cinq mois de l’année, en revanche, ces froids secs et vivifiants donnent de la force et de l’énergie aux populations qui l’habitent[2] ; cette neige elle-même est le préservatif le plus efficace des plantes qu’elle garantit contre la gelée, outre qu’elle procure aux habitants des villes et des campagnes un mode de locomotion des plus rapides et des moins coûteux. Au surplus, tandis qu’à Saint-Pétersbourg la température moyenne des trois mois d’hiver est de dix degrés (centigrades) au-dessous de zéro, elle ne dépasse jamais huit degrés à Montréal. La moyenne de janvier, le mois le plus rigoureux de l’année, varie entre neuf et dix degrés[3]. Si les étés y sont très chauds (la moyenne de juillet varie entre vingt et vingt-deux degrés centigr.), l’atmosphère n’y est pourtant jamais lourde et suffocante comme dans les régions de l’Amérique du sud et dans certaines contrées du sud de l’Europe, et cette température provoque et soutient une des végétations les plus luxuriantes qu’il y ait au monde. Ajoutons que l’atmosphère du Canada est admirablement pure et transparente ; les brouillards y sont tout à fait inconnus. Puis, ce sont les splendeurs des aurores boréales qui illuminent et irradient très fréquemment les régions du ciel qui regardent vers le pôle magnétique du globe.

  1. Paul de Cazes, Notes sur le Canada.
  2. Nous savons déjà que la rigueur du climat canadien n’empêche pas que la longévité n’y soit très grande et la fécondité des mariages remarquable. Les centenaires n’y sont pas rares, non plus que les familles de dix, douze, quinze et même vingt enfants.
  3. On prétend d’ailleurs que l’hiver canadien devient moins rude à mesure que s’étend la zone des défrichements.