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Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse, prenait officiellement le nom de Puissance du Canada (Dominion of Canada). La date de l’inauguration de la nouvelle Constitution fut fixée au 1er  juillet 1867, et cette date fut célébrée, dans les quatre provinces, avec de grandes réjouissances et de grandes démonstrations d’enthousiasme.


Une phase nouvelle s’ouvrait à l’histoire du Canada-Français. Sous son nom nouveau de Province de Québec, remplaçant la désignation de Bas-Canada, il allait pouvoir désormais — avec une indépendance que consacrait, sans la gêner, le lien nouveau qu’il venait de conclure avec ses confédérés — administrer ses propres affaires avec son Assemblée législative librement élue, avec son Sénat composé des notabilités sorties de son sein, avec son ministère soumis au contrôle incessant de ses députés. Sans doute, et parce que les luttes de prééminence ou les rivalités de province à province se trouvaient reportées dans le Parlement d’Ottawa, tout sujet de conflit n’était pas enlevé du même coup des délibérations du Parlement de Québec. Trop heureux les Français d’Amérique s’ils étaient à l’abri des querelles que suscitent toujours les divergences de vues, les rivalités locales et les ambitions humaines ! Les partis n’ont pas disparu avec la nouvelle constitution. Il y a toujours, dans la province de Québec, comme autrefois dans le Bas-Canada, des libéraux et des conservateurs, des « rouges » et des « bleus ». La nomenclature des partis s’est même enrichie, depuis 1876, d’un nom nouveau qui, pour être barbare, ne l’est pas plus, à tout prendre, que nos appellations