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dans les deux provinces, ratifia ce vote des représentants.

Le projet de confédération ne fut pas tout d’abord aussi bien accueilli dans les provinces maritimes. Au Nouveau-Brunswick, où des élections générales avaient eu lieu depuis l’ouverture des négociations, le peuple élut des représentants en majorité contraires au projet. Les députés de la Nouvelle-Écosse se prononçaient aussi contre l’idée d’une confédération où ils craignaient de voir disparaître leurs franchises particulières ; même opposition à Terre-Neuve et à l’île du Prince-Édouard. Tout l’échafaudage si laborieusement élevé semblait donc près de s’écrouler, quand sous l’impulsion du gouvernement britannique lui-même, une réaction commença à se faire dans l’opinion de ces provinces. On calma les craintes, on répondit aux objections. Envisageant mieux les avantages de leur union avec les provinces voisines et sûrs de voir leur indépendance locale respectée, les représentants du Nouveau-Brunswiek et de la Nouvelle-Écosse se prononcèrent successivement pour l’entrée dans la confédération. Seules les îles de Terre-Neuve et du Prince Édouard persistèrent dans leur politique d’isolement[1].

En attendant la solution définitive de cette question, soumise maintenant à l’examen et à la décision du Parlement britannique, le ministère de conciliation, éprouvé en 1805, par la perte de son chef, sir Étienne Taché,

  1. L’île du Prince Édouard est volontairement entrée depuis lors dans la confédération. Quant à Terre-Neuve, où la France garde encore, comme on sait, des droits particuliers, la question y est toujours pendante.

    Le territoire du Nord-Ouest racheté à la compagnie de la baie d’Hudson a été annexé au Canada en juillet 1870.