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La nomination des membres de ce conseil était tout à fait dans les mains de la Couronne et ce vice d’origine, joint au fait que le Conseil avait, en diverses occasions, fait opposition au gouvernement et repoussé plusieurs mesures populaires, avait provoqué dans tout le pays un mouvement d’opinion en faveur de la réforme de ce corps. Ce mouvement aboutit ; à la date de 1856 le principe de l’élection fut introduit dans le recrutement du Conseil législatif. On conserva leurs sièges et pour leur vie durant, aux anciens conseillers ; mais les nouveaux membres, au nombre de quarante-huit, dont vingt-quatre pour chacune des deux provinces, devaient être élus par un pareil nombre de collèges électoraux, convoqués par quart de deux ans en deux ans, de façon à amener tous les huit ans le renouvellement complet de ce corps.

Cette réforme reçut d’abord l’approbation presque unanime de l’opinion ; mais par la suite on y trouva des inconvénients. Le nouveau mode de nomination du haut Conseil ne donna pas tous les résultats qu’on en espérait ; le peuple, auquel était rendu le choix de ses membres, montra peu d’empressement autour des urnes ; on fit des choix sujets à critique. Aussi le principe qui avait déterminé cette réforme perdit-il bientôt de ses partisans et nous verrons, lors de l’établissement de la Confédération, les auteurs de la nouvelle Constitution en revenir à la nomination des membres de la Chambre haute par la Couronne.

Il convient de noter encore, à l’honneur du Cabinet conservateur, les encouragements donnés aux écoles, et en particulier l’inauguration (en 1857) de trois écoles normales dans le Bas-Canada ; l’une à Québec, l’École