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prétendaient qu’il n’était pas besoin de milice, puisqu’on vivait en paix avec les États-Unis, l’unique voisin du Canada, et qu’au surplus, en cas de guerre, la milice, si nombreuse qu’elle fût, serait toujours insuffisante contre les forces américaines. La majorité du Parlement donna raison au ministère et vota les crédits demandés pour l’organisation d’une force permanente de 5,000 soldats volontaires, outre la milice sédentaire, sorte de garde nationale qui s’exerçait à certains jours, sous la direction de chefs nommés par elle. Cette organisation devait être légèrement amendée, en 1859, et complètement refondue, en 1863.

La Chambre vota également, sur la proposition du Gouverneur, une loi de décentralisation municipale, qui substituait aux anciennes municipalités de comtés, établies par une loi de 1846, le système plus pratique et plus fécond des municipalités de paroisses. Une autre loi appliqua aux écoles du Haut-Canada le principe déjà en vigueur dans le Bas-Canada, des écoles séparées sur la base des confessions religieuses ; mais cette loi, contraire aux idées qui prévalaient généralement parmi la population anglaise et protestante, demeura, dans l’application, à peu près lettre morte jusqu’à sa refonte, sous le ministère libéral, en 1863.

L’année 1855 avait été marquée par la première exposition universelle organisée à Paris. Le Canada y envoya des échantillons variés de ses industries, des produits de son sol et de ses forêts, qui lui valurent une place des plus honorables dans la distribution des récompenses. Un des commissaires délégués par le Canada à l’exposition universelle, M. J.-C. Taché, membre du Parlement canadien, publia, à cette occa-