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dien-français[1], avait la pensée que depuis la fondation de Québec par Champlain jusqu’à la constitution de 1791, le Canada est resté stationnaire, il devrait se détromper sur-le-champ. Les intendants de provinces du régime français ont été à tout prendre les meilleurs administrateurs. L’immortel Talon donna l’essor à une infinité de grandes choses : l’exploration du pays et les découvertes géographiques, les chantiers, les mines, les salines, la culture du chanvre. Bégon organisa les diligences entre Montréal et Québec. Baudot obtint aux Canadiens d’avoir quelques manufactures. Hocquart régla les poids et mesures et, marchant sur les traces de Talon, continua l’exploitation des mines de cuivre et de fer, des ardoisières et des salines. Le grand Voyer faisait observer une police admirable non-seulement pour le bon ordre, mais pour l’hygiène. Ce dignitaire, semblable aux curules des Romains, et les autres magistrats de police se réunissaient de temps à autre au palais de l’intendant, en assemblées appelées Mercuriales et où chacun proposait les améliorations dont le pays semblait avoir besoin. Sir James Marriot a admiré la simplicité du système judiciaire. L’État donnait des primes aux jeunes filles qui se mariaient à quatorze ans et aux jeunes hommes à vingt. Les pères et mères de famille qui avaient le plus d’enfants légitimes étaient également favorisés. »

« Les Français, dit un autre auteur, avaient formé sur les grèves du Saint-Laurent deux routes déjà meil-

  1. Bibaud fils. Tableau des progrès matériels et intellectuels du Canada.