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fin (le 7 juillet) devant Carillon, les Français, réduits par leur petit nombre à concentrer leurs forces, se replièrent en bon ordre sur le fort Frédéric (depuis Crownpoint). Au milieu d’août, ils durent évacuer encore cette position. Toutefois, M. de Bourlamaque réussit, en se fortifiant à l’Île-aux-Noix, (à la pointe nord du lac Champlain), à fermer le chemin de Québec au général Amherst, et à l’empêcher de seconder l’attaque dirigée par mer contre cette ville.

Le fort de Niagara, très important par sa situation qui commandait la navigation des lacs et aussi par les travaux de retranchement qui y avaient été exécutés, soutint aussi, pendant plusieurs jours (du 7 au 25 juillet) tout l’effort d’une importante armée et l’eût soutenu plus longtemps encore (quoiqu’on en fût arrivé à faire, dans les bastions ruinés, des embrasures avec des paquets de pelleteries et à bourrer les canons avec des chemises et des couvertures) si la petite armée de secours qu’on lui envoyait de Détroit, n’avait été, par la trahison de nos Indiens, entraînée dans une embuscade et écrasée par l’ennemi.

Mais l’attaque la plus redoutable, — et c’est pour celle-là que s’était réservé Montcalm, — était l’attaque par eau. En février 1759, une flotte, qui comptait plus de trois cents voiles, partait d’Angleterre sous les ordres des amiraux Saunders et Holmes, prenait à son bord, à Louisbourg (fin d’avril), le général Wolfe avec 8,000 soldats des meilleures troupes anglaises et les débarquait, le 20 juin, à l’île d’Orléans, en vue de Québec.

Montcalm, en réunissant ce qui lui restait de troupes de lignes, les milices canadiennes et les Indiens dé-