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nement français se prépara activement à la guerre. Le marquis Duquesne, ayant repris du service dans la marine, venait d’être remplacé, comme gouverneur du Canada, par le second marquis de Vaudreuil, fils du précédent ; (celui-ci reçut du ministère des instructions très énergiques ; malheureusement c’était un homme un peu faible, et que son caractère irrésolu rendait peu propre à affronter les graves responsabilités de temps si critiques). On lui adjoignit, pour commander les troupes, le baron de Dieskau, qui avait été compagnon d’armes et « ami intime, dit Diderot, du maréchal de Saxe. » Ni l’un ni l’autre, malheureusement, le premier par trop de faiblesse, le second par trop d’assurance, ne se montrèrent complètement à la hauteur des circonstances.

Les Anglais, décidés à soutenir énergiquement l’effort de leurs colonies pour nous prendre le Canada, avaient envoyé de la métropole le général Braddock avec deux régiments. Crâce à ce renfort, les Anglo-Américains pouvaient mettre, avons-nous dit, 15,000 hommes en ligne, tandis que Dieskau, y compris ses 2,800 soldats, les milices canadiennes et les sauvages, ne pouvait rassembler plus de 7,000 hommes. Le général français résolut, en conséquence, de se tenir sur la défensive et d’attendre l’attaque des Anglais. Cette attaque porta sur trois points à la fois : à l’est, contre les forts placés sur les frontières acadiennes, à l’ouest, contre ceux de la vallée de l’Ohio, au centre, contre ceux qui dominaient le lac Champlain. Nous indiquerons successivement et succinctement l’issue de ces trois opérations.