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dement de six vaisseaux de ligne chargés d’escorter au Canada un convoi de trente bâtiments, chargés de troupes, de provisions et de marchandises. Arrivée à la hauteur du cap Finistère, en Galice, cette flotte fut rencontrée par une escadre anglaise de dix-sept vaisseaux, que commandaient les amiraux Anson et Warren. M. de la Jonquière se battit héroïquement pour sauver les transports, mais accablé par le nombre, il fut forcé d’amener son pavillon, fait prisonnier, et une partie du convoi qu’il protégeait tomba entre les mains de l’ennemi.

Il ne restait plus aux Français sur l’Atlantique que sept vaisseaux de guerre. On les mit sous le commandement de M. de l’Estanduère « pour escorter les flottes marchandes aux îles de l’Amérique. » Ils furent rencontrés, près de Belle-Île, par quatorze vaisseaux anglais (14 octobre 1747). On se battit, comme à Finistère, avec le même courage et la même fortune. Cette fois encore, le nombre l’emporta, et l’amiral Hawke amena dans la Tamise cinq vaisseaux des sept qu’il avait combattus. La France n’eut plus alors que deux vaisseaux de guerre[1].

La terre était heureusement plus propice à la France que l’Océan. Le maréchal de Saxe ne cessait d’être victorieux dans les Pays-Bas. Dupleix et La Bourdonnaye se distinguaient dans l’Inde et battaient le parti des Anglais. D’autre part, les Français du Canada se battaient comme des lions. Le combat de Grandpré, en Aca-

  1. Cf. Voltaire, qui ne compte qu’un vaisseau sauvé, tandis qu’en réalité il y en eut deux : le Tonnant et l’Intrépide qui se défendirent et échappèrent glorieusement.