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saisit, (10 octobre 1725), avant qu’il eût eu le temps de mener ses projets à bonne fin. Il emporta la réputation d’un gouverneur expérimenté, prévoyant et énergique. Sa préoccupation constante, comme celle de la plupart de ses prédécesseurs, avait été d’accroître la population du Canada en provoquant l’envoi de nouveaux colons. Il eût au besoin accueilli des galériens qu’il eût distribués comme valets aux anciens colons, et il adressa même au ministre une proposition dans ce sens. Ses derniers jours furent attristés par une fâcheuse nouvelle. Un vaisseau royal, le Chameau, qui était parti de France, chargé d’hommes pour le Canada, fut jeté par une tempête sur les récifs du Cap-Breton, où il se brisa, entraînant la perte de l’équipage et des passagers (août 1725).

Ce fut un bâtard de Louis XIV, le marquis de Beauharnais, qui fut nommé gouverneur général du Canada en remplacement de M. de Vaudreuil. Nous passons sur quelques disputes intérieures qui s’émurent, sous son administration, et qui mirent aux prises l’intendant et le gouverneur, le conseil supérieur et le chapitre diocésain. À l’inverse de ce qui se passait sous Frontenac, c’était, cette fois, le gouverneur qui favorisait le clergé, et l’intendant (Dupuy) qui voulait mettre un frein à ses empiètements. Aussi, cette fois, ce fut l’intendant qui fut brisé. Le cardinal de Fleury, qui avait remplacé l’autre « cardinal », le trop fameux Dubois, à la tête du ministère, envoya un ordre de rappel de l’intendant et enjoignit au conseil supérieur de lever la saisie par lui ordonnée du temporel des chanoines et du curé de la cathédrale. Ainsi, et sans vou-