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D’autres émigrants de même origine vinrent plus tard rejoindre leurs devanciers, et un autre acte de la Cour générale, de 1682 ou 1686, leur accorde onze mille acres de terre dans la partie du pays qui est devenue le comté de Worcester. C’est de leurs rangs que sont sortis Joseph Dudley et Guillaume Stoughton qui devinrent l’un gouverneur et l’autre lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Angleterre[1].

Mais le plus fort courant de l’émigration protestante en Amérique se porta plus au sud, vers le Maryland, la Virginie et la Caroline[2]. En 1671, l’Assemblée générale de la Virginie vota une loi qui accordait la naturalisation avec le libre exercice du culte réformé, à des protestants de France qui venaient d’arriver dans le pays. On paraissait attacher beaucoup de prix à les retenir, et à en attirer d’autres. Des collectes furent faites dans ce but, en Angleterre, et le Parlement accorda de larges allocations pour favoriser l’établissement des Huguenots dans les diverses possessions anglaises. Ce

    pliqua 500 aux six maisons que les moines mendiants possédaient à La Rochelle, 300 à l’entretien de la chapelle du palais et 100 au pain des prisonniers. L’un de ces armateurs, nommé Brunet, fut condamné à représenter, dans l’espace d’un an, 30 jeunes gens, dont on lui reprochait d’avoir favorisé l’évasion, ou à fournir un certificat valable de leur décès, à peine de mille livres d’amende et de punition exemplaire. On peut croire que ces exilés volontaires s’établirent dans le Massachussets, dont la capitale Boston possédait, dès cette époque, des établissements formés par des Huguenots. »

  1. Carlier. Histoire du peuple américain.
  2. La Nouvelle York en reçut aussi un assez grand nombre. On trouve dans les registres de l’Église française de New-York, plusieurs noms Rochelais et Saintongeais. À seize milles de New-York, sur la rivière de l’Est, des réfugiés rochelais fondèrent une ville entièrement française qui reçut le nom de New-Rochelle.