Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 82 )


le perdre, me dis-je ! Cette idée me rendit un peu de calme. Je remarquai que le pauvre enfant n’écrivait que ces mots : ma mère, et qu’il les répétait sans cesse, « Votre mère fait un long voyage, un voyage indispensable, lui répondit son maître ». Je voulus crier à l’imposture, mon extinction de voix m’en empêcha. Soudain le rideau s’abattit, et la voix du tuyau souffla, si tu parles, plus de demain. Je résolus donc de me taire et d’attendre mon sort.

A midi, le Baron entra avec les mêmes précautions, les mêmes marques de respect et de déférence. Il vint s’asseoir près de moi et me dit : « Vous avez vu par la scène d’hier que l’impulsion des sens est le seul mobile en amour »… Ces expressions me retracèrent plus vivement que jamais mon malheur et son