je me trouvai complettement prisonnière.
Le lendemain, je ne résistai
pas à mon chagrin, à mon inquiétude :
je demandai la voiture du Baron
pour une promenade. Mon dessein
était d’aller aux environs de Falsback,
de rencontrer peut-être Ernest,
et de respirer le même air. Je comptais
sur le sort protecteur, sur ces
hasards que les amans se promettent
et trouvent en idée long-tems avant
qu’ils se réalisent. M. d’Olnitz soupçonnait
sans doute mon dessein ; la
voiture était brisée, le cocher absent
et les chevaux malades. Mille
excuses provinciales furent données.
Je m’impatientais, et, sortant à pied,
je louai une voiture, et me fis conduire
sur le chemin du lac de Falsback.
Comme mon cœur battit avec
violence, quand je découvris sur les
bords du Lac, le village et le quartier
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