murant entre ses dents des imprécations
contre les Polonais. Je prêtai
l’oreille avec plus d’attention, et j’entendis
M. d’Olnitz, consignant à
demi-voix à son Suisse le jeune Pradislas.
Ce fut-là la première humiliation
que j’éprouvai. Ce ton de supériorité
de mon hôte, ces mesures
cachées, cet acte de propriété, tout
me fit sentir que je n’étais plus chez
moi, et je versai la première larme
du regret.
Je restai huit jours entiers sans voir Ernest. Je m’en étonnais moins, connaissant la consigne que M. d’Olnitz avait donnée ; mais l’amour est fécond en inventions, en craintes, en ressources ; et toutes ces idées devaient avoir assiégé mon ami. Je m’informai si personne ne m’avait demandée ; je n’obtins que des réponses insignifiantes ; en un mot,