Généreuse infortunée ! m’écriai-je en
fondant en pleurs, je t’accablai,
et tu fus plus mère que moi ! — Pour
réponse, elle lève sur nous ses yeux
desséchés et pleins encore d’expression.
Ses lèvres consumées s’ouvrirent
vainement plusieurs fois ; enfin elles
me font parvenir ces derniers sons
plaintifs et déchirans : « pardonnez-moi
d’avoir été heureuse en le sauvant ! »
— Pénétrée d’admiration et de douleur je veux relever cette infortunée, je saisis ses mains… juste Ciel ! ses chairs restent en poudre dans les miennes, ses bras de squelette embrassent mes genoux, sa tête s’abaisse, se dissout sur mes pieds, elle expire… Et cet être de feu, au physique et au moral, s’évanouit comme un songe en tombant en poussière.
Saisie jusqu’au fond de l’ame,