je le vis pâlir. L’instant d’après, il
sortit et j’en fus ravie. Nous avions
tant besoin de nous trouver ensemble,
mon jeune ami et moi ! C’est
ainsi qu’après l’orage, les oiseaux des
champs se réunissent sous le feuillage,
ils agitent leurs petites aîles,
secouent à-la-fois les goûtes de pluye
et leurs craintes, et gazouillent de
nouveaux projets pour leurs amours.
Nous nous voyions sur une terre étrangère,
loin de parens bien chers, enthousiastes
de préjugés peut-être ;
mais éprouvant déjà ce mal-aise qui
naît de l’incertitude, du besoin de
recourir à autrui, du besoin de réfléchir
enfin, tourment si cruel, pour
de jeunes têtes Polonaises ! nous réfléchîmes
donc, ou le crûmes.
Pradislas avait été mandé chez le Major Dejanieck ; c’était l’usage dès qu’il paraissait un Polonais en Gallicie.