Page:Révéroni Saint-Cyr - Pauliska, ou la Perversité moderne, An 6.djvu/315

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 39 )

» La bonne Mlle Brunher frappait bénignement et à chaque coup marmottait une oraison. Le Père trépignait d’impatience en répétant, à haute-voix, les versets du pseaume. « Plus fort ! plus fort ! s’écriait il avec rage, en s’adressant à nous : frappez, anges d’Héliodore, frappez de verges un impie comme lui. » Son visage, pâle en tout tems, se couvrait alors d’une rougeur brûlante ; il se précipitait au-devant de nos coups ; ses yeux ennivrés semblaient aspirer au Ciel. Julie et moi nous frappions à souhait et nos bras commençaient à se fatiguer, lorsque, par un bienfait de la pénitence sans doute, l’Abbé tomba sur le parquet, tremblant de tous ses membres, dans un état d’ivresse évident, et s’écriant : « le Ciel me pardonne, mes sœurs, une main de feu m’inscrit au livre de vie. Je