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virtuose de Tiénnette ! ces Begueules de Village ſe-font un ſiſtème-de-vertu qui les accommode (car c’eſt la Dulcinée d’un certain Loiseau), ét ſont pour les Filles audeſſus d’elles, d’une ſeverité brutale. Ma Cousine l’a-gâtée, en-la-rendant familière ; elle ſ’en-repentira, je le lui ai-predit… Ce que vous ſavez a-reüſſi ; elle eſt-ſacrifiée : j’y-repugnais ; mais Il l’a-voulu : Malgré le ſuccès, je m’en-repens : toujours des… (mon cœur les nomme) : vous penſez autrement vous-autres ; à-la-bonneheure, ſi votre ſiſtème eſt-vrais mais, ſ’il ne l’eſt pas ?… Avant de finir, il faut que je vous detrompe, au-ſujet d’une idée qu’il me parut que vous aviez, dans le dernier entretién que vous eutes avec m.r Parangon : Il n’eſt-pas-vrai, dumoins quant à ce qui me-regarde, que la venue du jeune R★★ ait-decidé ma faibleſſe : lorſqu’il eſt-arrivé, loin d’être-decidée, j’ai-voulu l’éprouver de toutes les manières : c’eſt un caractêère doux ſans baſſeſſe ; j’ai-ſouvent-entrevu la fierté percer ſous ſon obeiſſance ; il cedait avec nobleſſe, ét mettait audeſſous de lui mes mepris affectés. Rién ne m’échappe de ſon merite, pas plûſ-que de ſa bonne-mine, ét ces deux choses m’ont-également-determinée. Il eſt-bién-vrai, comme l’a-dit m.r Parangon que je l’avais-vu à V★★★, ét qu’il m’avait-plu : mais que je fuſſe amoureuse de ce jeune Paysan, ét que la promeſſe de me le faire-épouser m’ait-determinée, c’eſt le propos d’un Jalous. Loin-de-là ! ſans ma faibleſſe, Edmond ne m’au-