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la force pour resiſter aux attaques de mon Cousin ; (ces maudites attaques & ces perſecutions ne me plaisent pas) ; il m’a-quelque-fois-mise dans… de… certaines… positions :… ſi nous avions-êté-ſurpris, l’on aurait-cru… Mais, grâces-au-Ciel, je m’en-ſuis-tirée,… avec un-peu de ruse, de-manière à me-tranquiliser… J’aurais-bién-quitté la maison avant le retour de ma Cousine ; mais de puiſſantes conſiderations m’en-ont-empêchée : il aurait-falu-dire les raisons de ma demarche à ma Mère, à ma Sœur, ét peutêtre même à ma Cousine ; ét, ſupposé que je les euſſe-tues, on les aurait-devinées, car m.r Parangon eſt-connu : ét vous ſentez quel mauvais-effet cela aurait-produit dans le monde, ét dans un menage où la desunion eſt à-tout-moment ſur-le-point d’éclater : il faut que ce ſait ma Cousine, pour y-tenir. Vous alez la voir ; c’eſt une Femme charmante, reſpectable, quoique dans la première jeuneſſe ; vertueuse ſans-affectation, cachant ſous l’apparence de l’enjoûment, les chagrins… qui devorent ſon cœur ; ſi-bonne, qu’on ne ſaurait la connaître ſans l’adorer ; ſi-tendre, qu’elle paraît l’Amitié perſonifiée… c’eſt ma meilleure Amie, je vous aſſure, Monſieur. (Ô mon Pierre, ſi ce portrait n’eſt-pas-flaté, quel bonheur pour moi de demeurer dans une maison gouvernée par une ſi-digne Femme ! étpuis, ſi c’eſt ſa meilleure Amie, ce n’était donc pas elle… tu ſais-bién ?) M.r Parangon ne la merite pas (a-pourfuivi m.lle Manon) : Si vous ſaviez tout !… (Ici