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Je viéns de recevoir le portrait : Je trouve que vous avez-embelli la petite Perſone, êt que vous l’avez-peinte precisement comme elle crait-être : c’eſt une nouvelle marque de votre talent ſuperieur ; vous voyez par l’air que l’on prend, la figure qu’on ſe-ſuppose, ét la fisionomie qu’on veut avoir. Vos deux petits tableaus ſont delicieus ; c’eſt un present que j’ai-deviné que notre Gardién voulait faire à unejolie Devote, ét que je lui fais en-conſequence, ſachant combién je l’oblige par-là : je vous dirai cela quand nous-nous verrons (ét ce-ſera biéntôt, car ma deserte finit dimanche). Une Dame qui les examine tandiſ-que j’écris, desirerait à certaine partie, ce quelque-chose que vous devinerez ; j’obſerve que toutes les Femmes ont ce goût-là, même en-peinture ; c’eſt pourtant bién aſſés qu’on trouve ce quelque-chose dans les realités. Le ſecret inviolable ſur ces tableaus ét le portrait ; Celle à quî on les deſtine ne pourra les laiſſer-voir, ét vous faire-honneur d’un ſi-beau travail, qu’autant qu’on ignorera la main dont ils viénnent : elle a une Mère qui eſt la complaisance même ; tout ce que donne un Homme », c’eſt un cadeau de la Maman, ét Toutes-deux y-trouvent leur compte ; le Mari cherit une Maman ſi-bonne, ét lui rend ce que les Galans ont-donné à la Fille ; enſuite la Fille et la Mère partagent. Une chose qui vous prouvera la ſincerité de mes éloges, c’eſt