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mon Edmond, ni porté-à-l’être, Dieu-merci. Par-ainſi, porte-toi-bien ; ſois gaillard, ét viéns nous voir ces fêtes-de-noël. Urſule, ét tous nos Frères ét Sœurs te font-bién-des-amitiés, ét Fanchon-Berthier qui ſ’y-joint, te remercie de ton bon ſouvenir.

Notre bonne Mère t’embraſſe : Elle me disait à-ce-matin ces propres paroles : » Marque lui qu’il craigne le Bondieu, qu’il ſoit sage ; ét rién ne lui ſaûra ». Ne te gêne pas en-m’écrivant ; car tu ſais bién que c’eſt toujours moi qui retire les Lettres de la poſte en-alant à V★★★ pour le marché, ét que je ne montrerai que ce qu’il faudra montrer.


4.me) (Edmond, à Pierre.

[Comme il était mal-mené : Il commence à parler de m.lle Tiénnette ; ét enſuite de ce qu’il était ét penſait dans sa jeuneſſe.]

1750.
17 mars.


Mon degoût pour la Ville eſt encore augmenté, mon chèr Frère, depuis le ſejour que J’ai-fait chês nous ; ét j’ai-bon-besoin de me rappeler tout ce que m’a-dit notre bon Pére, ces fêtes-de-noël, pour ne pas me decourager entièrement : l’ennui me ſéche : ét ſi ce n’était l’eſperance que j’ai de vous voir aux fêtes-de-Pâques, je paſſerais fort-mal mon temps, je crois. Je viéns de demander la permiſſion de partir le ſamedi-ſaint à-midi, ét elle m’eſt-accordée ; mais ſ’il n’avait-dependu que d’une certaine Perſone qui eſt ici, je n’aurais-pas-eu cette ſatiſſaction-là. Tu ſais--