Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/232

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ét ſurtout de la miénne, ainfi que de celle de la chère Urſule, qui ſe-joint à moi. Cependant, chèr père ét chère Mere, il arrive quelquefois que les Enfans, entraînés par les circonſtances, commettent des fautes, auxquelles le cœur ét la volonté de deplaire n’ont auqu’une part ; j’eſpere que ſi j’en-ai-commis, ou que ſi j’en-commerts de pareilles à-l’avenir, vous aurez de l’indulgence envers votre Fils. Je me-ſuis-acquitté ces fêtes-de-noël, des devoirs de notre ſainte religion, pour me-préparer à bién-commencer ce nouvel-an ; le p. D’Arras m’a-entendu. Ma Sœur en-a-fait autant, ét ſans-doute plus-dignement que moi, qui tombe toujours dans quelques fautes, dont Je ſuis bién-marri, mais qu’i1 n’eſt pas en-mon pouvoir d’éviter. J’eſpere en-vos bontés, ét que ſi jamais j’en-avais-besoin pour des choses de-conſequence, vos bons cœurs ſeront-toujours-ouverts à votre Edmond.

Il eſt des cas, chèr Père ét chère Mère, où l’on ſent-mieus que jamais toute l’étendue du devoir des Enfans ; c’eſt lorſqu’on eſt ſoit-même entré ou prêt à entrer, comme le cher Ainé, dans les liéns du mariage : on ſe-represente alors ce qu’on ſouhaiterais que fîſſent pour nous Ceux qui nous devront le jour, et d’après ce qu’on en-desire, on rend le même hommage à ſes Auteurs. Je ne parle pas de la ſorte ſans-raison, ét j’eſpère vous decouvrir biéntôt le fond de mon Cœur.

Tout le monde d’ici à qui j’ai-parlé de