Page:Rétif de la Bretone - Le Paysan et la paysane pervertis, vol. 1, 1784.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tre venerable Père lui donna journellement ſes ſages avis, ſix-ſemaines durant ; aubout desquelles m.r Parangon ayant-écrit qu’on l’envoyat, il partit le 5 9.bre 1749

C’eſt alors que commença notre Correſpondance, ſa première Lettre étant du jour-même de ſon arrivée à Au★★.

Ét quant à notre Sœur Urſule, c’eſt par le moyen d’Edmond qu’elle a-eu, comme-lui, le funeſte ſéjour des Villes. Elle était, ainſi qu’Edmond, ce qu’on peut voir de meilleur ét de plus-aimable ; ét ce fut acause de leur excellence, que notre digne Père ét notre bonne Mère les crurent propres à ſ’avancer honètement dans le monde. Pour faire le portrait d’Urſule, je dirai, que c’était la grâce du visage ét du corps ; la douceur, la naïveté, la candeur-de-caractère, la bonté-du-cœur, la generosité-de-l’âme ; comme elle m’en-a-donné des preuves dans le cours de ſa vie, ſur-tout avant ſes chutes ſi-lourdes ét ſi-épouvantables, ét après, pendant la rude pénitence qu’elle en-a-faite, ainſi qu’il va-conſter par ſes Lettres. Mais il m’eſt-d’obligation, avant que decouvrir cette pauvre Sœur tant-regrettée, de montrer quelle elle fut, ainſi que J’ai-fait pour mon Frère, lorſque la corruption des Villes, qu’habitent Ceux qui doivent lire cet Ouvrage, n’avait-ni--