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trois Enfans d’Anne-Cœurderoi, parente du Président de ce nom au Parlem. de B★★★, notre Père ét deux Filles : ces Dernières ſe-laiſſerent-gagner par deux Tantes, refugiées l’Une en-Anglererre, l’Autre en-Pruſſe, qui étaient-venues voir notre Àyeul en-meme-temps ; ét Celui-ci, qui ne voulait pas gêner ſes Enfans, conſentit qu’elles les enmenaſſent. Notre Père Edme-Rameau (que Dieu l’ait en-ſon ſein !) ſe maria enſuite avec une Fille bien-aparentée, comme je l’ai-dit, choisie par notre Áyeul lui-même, quoiqu’elle n’eut en-dot que beaucoup de douceur, de vertu ét de beauté ; c’eſt Barbe-De-Bertro, notre chère ét bonne Mère, qui lui a-donné quatorze Enfans. Ét cette benediction de Dieu fit-ſonger cet excellent Père, qui ne reſpirait que pour les Siens, à procurer à Quelquesuns de Nous un état à la Ville, adefaut du bien ſuffisant, qu’il ne pouvait nous laiſſer à la campagne : ſes intentions étaient bonnes ; car il n’en-eut jamais que de telles ; mais la perverſité du monde leur fit-avoir un malheureus ſuccès.

Un jour que nos Parens ſ’entretenaient de leur deſſein devant m.r Ladrée, huiſſiér à V★★★, lequel avait-amené cette converſation, Celui-ci les fit-reſſouvenir, que notre Père était-lié avec m.r C★★, notaire