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queſtion, que j’achève de vous mettre au-fait ; Avez-vous-vu ce qu’on ſe-proposait de vous faire voir ? J’ai-répondu, que je l’avais-vu, — Eh ! qu’avez-vous-donc-penſé de moi ? — Des choses (ai-je-dit en-rougiſſant) dont je vous demande-pardon-. Ét dans ce moment, ayant-reflechi que j’avais une montre, que je crayais-venir de mon Indigne, je l’ai-tirée en— m’écriant, que je l’alais-briser. — Eh-non ! (m’a-dit Tiénnette, en-me-retenant la main) vraiment ! vous ne m’obligeriez pas !… Pour vous determiner à la garder ſans ſcrupule, il faut vous dire, quelle ne viént pas de Celle que vous ſoupçonnez… En-ſortant de chés mes Parens, j’avais une petite ſomme des presens qu’on m’avait-faits depuis mon enfance ; j’en-ai-peu-depenſé ; vous aviez-unjour-temoigné beaucoup d’admiration pour la montre de m.r Loiseau… vous êtes ſon ami, ét j’ose dire le mién ; je priai Madame de l’apporter pour vous… Je n’en-rougis pas : vous ſavez combién ſont-doux à faire les presens de l’amitié : mais ce qui doit vous rendre celui-ci precieus, c’eſt que ma ſomme ne fit que la moitié de la valeur ; une Perſone digne de notre reſpectueus attachement, a-fourni le reſte… Mais revenons à ce que j’avais à vous dire.

» Les criminels Amans ne brûlèrent pas, comme ils l’auraient-dû, les deux Billets que vous venez de lire : m.r Parangon laiſſa le ſién dans ſon cabinet avec d’autres papiers, ét l’oublia : m.lle Manon lui avait-remis l’au-