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Vous voulez qu’on vous paſſe tout, imperieus Cousin… eh-bién, j’y-conſens : mais… à-condition que vous me-repondrez de votre Élève ét du conſentement de Maman : vous ſavez la tourner, ét vous ne vous-engajerez à rién que vous ne puiſſiez faire. Pour vous montrer que de mon côté je ne cherche qu’à vous bién-traiter à votre manière, je vous envoie ce Billet par le Reparateur ; le ragoût ſera-piquant pour vous. Quant à l’aſſaisonement que vous me-proposez, Je m’y-prête d’autant plus-volontiers, que je vois-jour à detruire par ce moyén la Tiénnette dans l’eſprit du Jeunechomme. Il ne ſ’agira que des precautions à prendre pour être-vus, d’une maniére qui ne me-compromette pas, ét faſſè-craire que c’eſt elle.

(Oh ! l’indigne Creature ! Je ſuis-reſté muet… Je me-ſouviéns de l’avoir-porté, comme on le dit, ce Billet abominable, ét d’avoir-attendu ét raporté la Reponſe !… Tiénnette a-continué :)

» — Voila m.r Parangon ét ſon aimable Cousine : ils ſont-demaſqués par ces deux Billets, que Madame ét moi nous-nous-ſerions-bién-gardées de montrer à un Jeunechomme moins-prudent que vous. Mais nous avons-aſſés-compté ſur votre moderation, pour craire que vous laiſſeriez à Madame le ſoin de retarder ét de rompre enſuite ce mariage. Votre Sœur ſait tout ; c’eſt elle qui en-temps-ét-lieu doit inſtruire vos Parens. Permettez, à-present, mais après vous avoir-fait une