10 octobre.
Je te-fais-reponſe bién-vite, mon pauvre
Edmond, pour te-dire, que te voila enfin
au-point où je te ſouhaitais. Que le Seigneur
beniſſe nos mariages à tous-les-deux,
ét que nos Pretendues ſaient en-ſa-ſaintegarde !
Et quant aux bons pp. Religieus,
tant le r.-p. Gardién, que le p. D’Arras, notre
bonne Mère ét moi nous-ſommes-bién-contens
de la connaiſſance que tu en-as-faite,
ét de ce qu’ils te font ſi-bon-accueil ; ét nous
crayons qu’ils attireront ſur toi les benedictions
de Dieu ; ét en-voila deja un bon commencement.
Ét quant à la chère d.lle Manon,
elle doit bién t’ôter de l’eſprit toute remembrance
des Autres ; ét il m’a-ſemblé, à moi,
en-lisant tes deux dernières, que j’aurais-voulu
que Fanchon fût unpeu comme ça :
mais ce n’eſt pas la mode ici que les Filles
disent aux Garſons de ſi-jolis petits mots, ét
puis ci, étpuis ça, ſi-gracieusement, qu’il
me-ſemble que mon oreille en-eſt-encore chatouillée.
On a-reçu chés nous deux mots de
m.r Parangon, où il mande ce qu’il a-fait
pour toi : ét notre Père, après les avoir-lus
à notre Mère, nous a-tous-fait-aſſembler
pour nous les lire auſſi ; ét il m’a-dit, après
ſouper, de lire dans la Bible le chapitre du
mariage d’Iſaac avec Rebecca ; ét pendant
que je lisais, nous avons-vu qu’il eſſuyait ſes