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leures Maisons de la Ville lui ſont-elles ouvertes ; ce qui n’eſt pas une petite preuve de ſon merite. Il m’a-dit, qu’il voulait me-former, ét me-procurer de belles Connaiſſances. Tu vois que c’eſt un grand bonheur pour moi que de lui avoir-plu ! m.me Parangon, à laquelle il a-parlé de moi, ne me-paraît-pas-fâchée que je ſais en-liaison avec un Homme comme lui, ſi-capable de me-donner de bons-conſeils, ét même de bons-principes pour le deſſin.

Je ſuis-moins-decidé que jamais entre m.lle Manon ét la gentille Edmée. Si l’Une me-tiént plûs au cœur, l’Autre conviént-mieux à mon avancement dans le monde. La Dernière me-montre plûs d’inclination que jamais, ét ſ’eſt-même-aſſés-ouvertement expliquée, pour que je puiſſe ſans-presomption, craire qu’elle penſe à moi. Je ne dois ni ne veus te rién cacher, mon Ami.

Hièr, m.r Parangon enmena ſa Femme ſouper en-ville. En-partant, il dit à Tiénnette, que ſi m.lle Manon venait, elle la priât de reſter, ét que je lui tiendrais-compagnie à ſouper. Effectivement, quand j’eus-quitté le p. D’Arras, je la trouvai. Elle me-dit en-riant, qu’elle m’attendait avec beaucoup d’impatience ; qu’il était près de ſept-heures, ét qu’elle avait-apprehendé que je n’en-ſîſſe autant que mes deux Camarades, qui ne devaient pas ſouper à-la-maison. Elle ajouta, qu’elle alait-faire-un tour dans le jardin, en-attendant